Les écoles suisses à l’étranger s’adaptent à la concurrence

Les écoles suisses à l’étranger

L’Éducation Suisse à l’Étranger : Un Défi Compétitif et Culturel (2025)

Les écoles suisses à l’étranger jouent un rôle clé pour les familles expatriées. Cependant, elles font face à des défis croissants dans un marché international compétitif. Serge Künzler, directeur d’educationsuisse, souligne les enjeux financiers, culturels et pédagogiques. Cet article explore les obstacles actuels et les stratégies pour préserver l’excellence de l’éducation suisse à l’étranger.

(Kai Reusser / swissinfo.ch)

Un Réseau Réduit sous Pression Concurrentielle

En 2025, 17 écoles suisses à l’étranger, reconnues par la Confédération, accueillent environ 7 500 élèves dans 10 pays sur 3 continents. Par exemple, les écoles de Bogotá, Pékin et Madrid attirent des élèves suisses (20 % des effectifs) et internationaux. Cependant, la concurrence s’intensifie face aux écoles privées et aux grands groupes internationaux, comme à Madrid, où 19 écoles privées entourent l’école suisse. Par ailleurs, des géants comme l’Allemagne investissent massivement (315 millions d’euros annuels pour 136 écoles), surpassant le réseau suisse, plus modeste.

Ambassadrices de la Culture Suisse

Les écoles suisses à l’étranger restent des porte-drapeaux de la “suissitude”. Elles promeuvent des valeurs comme le multilinguisme (allemand, français, anglais, langues locales) et une pédagogie axée sur l’autonomie, la créativité et le développement durable. Par exemple, l’école de Curitiba offre un baccalauréat international, tandis que celle de Rome garantit une perméabilité avec le système italien. Cependant, des coupes budgétaires menacent leur identité. En 2025, le programme d’économies fédérales (2,4 milliards CHF d’ici 2027) réduit les subventions de 7,9 millions CHF, soit 43 % des économies de l’Office fédéral de la culture, bien que les écoles ne représentent que 8,5 % de son budget. Cela risque de provoquer des fermetures ou une perte du caractère suisse, notamment à Bangkok.

Recruter des Enseignants Suisses : Un Obstacle Persistant

Attirer des enseignants suisses reste difficile. Les salaires à l’étranger, souvent inférieurs à ceux en Suisse, et l’absence de subventions pour les frais de relocation compliquent le recrutement. En 2025, educationsuisse intensifie ses efforts via des campagnes, comme des annonces sur educationsuisse.ch, et des newsletters pour attirer des candidats. Par exemple, Joyce Giger, enseignante à Madrid, valorise l’expérience multiculturelle, mais les conditions contractuelles doivent s’améliorer. De plus, la sélection reste décentralisée : chaque école choisit ses enseignants, sans liste centralisée.

Modernisation et Innovation Pédagogique

Pour rester compétitives, les écoles adoptent des approches modernes. Par exemple, l’école de Madrid intègre la technologie pour encourager la pensée critique, tandis que celle de Singapour mise sur la diversité et un climat scolaire positif. Educationsuisse organise une conférence annuelle (ex. : Näfels, 2025) pour promouvoir l’innovation et la formation continue. Cependant, l’école de Madrid quittera le réseau educationsuisse en 2026 pour rejoindre le Swiss International Schools Group (SIS), un partenaire privé, en raison d’une baisse d’effectifs et de la concurrence locale. Cette transition illustre la nécessité d’adaptations structurelles pour survivre.

Intégration des Écoles Portant le Label “Suisse”

Certaines écoles utilisent le label “Suisse” sans être reconnues par educationsuisse. En 2025, l’association travaille à intégrer ces établissements en imposant des critères stricts de “suissitude”, comme le respect des valeurs éducatives suisses (multilinguisme, autonomie) et des standards pédagogiques. Par ailleurs, educationsuisse soutient la création de nouvelles écoles, comme à Pékin en 2017, bien que leur statut reste parfois provisoire. Ces efforts visent à renforcer l’identité suisse tout en élargissant le réseau.

Défis Financiers et Perspectives

Les coupes budgétaires de 2025-2027 menacent gravement les écoles. Serge Künzler avertit que certaines pourraient fermer ou perdre leur caractère suisse, causant un “dégât d’image” pour la Suisse. Par exemple, l’école de Bogotá craint une dilution de son identité. Les cantons, déjà sous pression financière, ne peuvent compenser ces pertes, et les frais de scolarité (80 % des budgets) ne suffisent pas. Malgré cela, Carine Bachmann, de Office fédéral de la culture, assure que la Confédération reste un partenaire, bien que limitée par les contraintes budgétaires.

Conclusion

En 2025, les écoles suisses à l’étranger demeurent des ambassadrices culturelles, malgré une concurrence accrue et des coupes budgétaires. Educationsuisse s’efforce d’attirer des enseignants, de moderniser la pédagogie et d’intégrer des écoles associées pour préserver la “suissitude”. Explorez educationsuisse.ch pour découvrir ces écoles et soutenir leur mission. Ensemble, maintenons l’excellence de l’éducation suisse à travers le monde.