Inspirée de l’esthétique retro-futuriste du modernisme californien des années 1960 et 1970, la demeure extravagante ravive le glamour de l’époque dans la ville contemporaine du Cap, en Afrique du Sud, et plante le décor de pool parties à la Slim Aarons.
A l’approche de la crête de Nettleton, sur le flanc escarpé des montagnes du Cap surplombant l’Océan Atlantique, vous pourriez vous croire arrivés dans un univers parallèle, à contempler le manoir de Tony Stark à Malibu dans la franchise Iron Man, le repaire secret d’un méchant de James Bond, ou quelque chose sorti des Jetsons.
Et vous ne seriez pas très loin; la maison de Clifton, propriété du banquier Lloyd Pengilly et conçue avec la participation de son fils Hanno, tire ses racines de cette architecture de la côte ouest américaine qui a inspiré ces univers cinématographiques, notamment le travail de John Lautner. Quand on pense à Lautner, la première réalisation qui vient à l’esprit est probablement la Elrod House à Palm Springs, protagoniste de « James Bond, Diamonds Are Forever », ou la Sheats Goldstein House qui apparait dans « The Big Lebowski ». Ces célèbres adresses du Los Angeles moderniste semblent se développer organiquement sur les flancs rocheux, ouvertes sur leurs larges vues : mi sculpture de pierre — mi engin volant.
La maison du Cap possède ce même genre de présence, à la fois futuriste et archaïque. Ses courbes sinueuses et ses contours ondoyants évoquent l’ère jet-set, quand les aéroports et les vols en avion étaient encore glamour et romantiques, quand la conquête de l’espace émouvait l’imaginaire collectif et l’automobile symbolisait la liberté. Les avancées technologiques s’exprimaient alors dans une esthétique pleine d’optimisme et d’audace, où tout semblait possible.
Auteure des plans, l’entreprise Peerutin Architects du Cap a travaillé en étroite collaboration avec Silvio Rech et Lesley Carstens Architects and Interiors (SRLC), responsables de la décoration. « Le résultat montre une correspondance parfaite entre la construction extérieure et chaque détail de l’intérieur », remarque l’architecte David Peerutin. Il explique que Lloyd et Hanno ne voulaient pas d’un autre « bloc qui se dresserait en opposition au site », le défi consistait donc à dessiner une grande maison sur la parcelle — unique à Clifton — de 90 mètres de large et 20 mètres de profondeur, sans dénaturer le paysage.
Texte: Graham Wood, Adaptation: Corine Stübi, Production: Sven Alberding/Bureaux, Photos: Greg Cox/Bureaux
Source: Maisons et Ambiances,